Nous arrivons paisiblement à Cassino (proche de Rio Grande do Sul) : station balnéaire sans histoire. La route que nous avons repérée sur la carte emprunte la plage. Cette route est utilisée par tout le monde : camions, motos, autos, car c'est plus court. Confiant nous nous engageons. Ca roule sans histoires, les pneus marquent à peine le sable. Ca rappelle l'arrivée sur Nouakchott en Mauritanie. On croise un premier écoulement d'eau que l'on passe sans soucis, un second. Le troisième est un peu plus profond et le fond semble incertain. Nous optons donc pour un passage plus proche de la mer et plus porteur : Erreur ....
Ca roule tranquille jusqu'au moment ou nous sommes stoppés net, littéralement posés sur le sable. Nous venons de tomber dans une poche de "Barro". Ce sont des poches de limons venant de l'exploitation du port de Rio Grande.
On est bien enfoncé, la mer à quelques mètres, elle monte ... Lise panique et fond en larme. On sort le matos : cric et plaques, faut pas trainer d'autant plus que la nuit arrive ...
Après plusieurs tentatives, la voiture se hisse sur les plaques et sort de sa gangue poisseuse. Wouhou, c'est gagné ... Petite marche arrière et garage en un lieu "plus sûr". Les enfants ramassent des coquillages et on range. Pendant ce temps, la voiture s'enfonce dans notre dos !!! C'est le début du plantage numéro 2.
Cette fois on est bien bien posé. Les roues creusent les 10 cm de sable pour venir se loger dans cette mélasse liquide. La mer monte toujours, la pression aussi. On pelle, on hisse (pas assez haut), on met les plaques, mais rien n'y fait ... On se résoud à demander de l'aide car le combat est inégal. Annabelle arrête une voiture qui va prévenir les secours (bombeiros). En effet, il existe un numéro d'urgence spécifique pour ces cas, car la situation est fréquente dans le secteur.
Un camion s'arrête pour nous donner un coup de main. Il ne peut pas nous tirer car il est trop loin et ne veut pas s'approcher plus. Il sort cependant de son camion des planches qu'il trimballe toujours avec lui car même s'il emprunte la route fréquemment, il nous avoue qu'il lui arrive régulièrement de se planter. Il nous rassure en nous maintenant que la mer descend ...
Finalement, on arrive à soulever la voiture suffisament haut avec le HiLift pour glisser sous les planches et les plaques. Première courte, gaz et on sort ... soulagement général ... On remballe, puis on se dirige vers le camping pour un lavage général.
On partant, nous voyons les traces que nous avons laissées sous l'eau : la mer montait bien .... ouf !
En remontant la plage pour sortir, nous croisons le tractopelle salvateur qui volait à notre secours. On lui explique que nous sommes sortis. Il n'a pas l'air super content et doit refaire plusieurs kilomètres en tracto sur la plage pour rentrer.
Tout le monde a eu peur de laisser notre maison se faire engloutir par la mer. Lise ne veut plus que l'on roule près de l'eau !! Une fois la tension tombée toute la famille est soulagée.
Octobre 2009 : A Cassino, on touche le fond ... |
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